LE FIL DE LA VIE…
Le docteur l’avait prévenu…
Ainsi donc sa vie ne tenait plus qu’à un fil…dernière bataille, son corps avait déjà tant donné, tant combattu…
Sa vie si bien remplie qu’il avait appris à compter dans la fosse à charbon…
DEUX TONNES TOM AUJOURD’HUI BRAVO ! Hurlait le comparse admiratif de cet enfant qui n’avait de chétif que la bourse… et sa poche droite vidée de sa miche de pain vite avalée…
Vie vite passée…7 ans d’une vie d’enfant…
Un fil de vie ça fait combien en tonne de charbon ?
Faire travailler les enfants comme les femmes permet au patron de les sous payer, cela s’appelle l’exploitation de l’homme par l’homme. Les enfants et les femmes d’abord !
En attendant, Tom exploitait sa veine et se dit que la sienne serait de trouver une autre voie pour ne pas crever comme les siens les poumons ratatiner sous les yeux complaisant du médecin des mines…
C’est qu’il le fit, quitter sa veine et courir à droite à gauche chercher un autre boulot où le soleil aurait toujours rendez-vous avec lui se promit-il et il travailla trente huit ans dehors dans le froid dans le chaud sans gémir sans frémir pour nourrir sa famille jusqu’à l’obligation de finir par rentrer chez lui à cause d’une sale affaire au fond de la gorge…Il se battit gagna ce combat…Mais tapie dans l’ombre, surgit la sœur de la faucheuse…qui lui vola l’espace pour manger après que l’autre lui eut saccagé la voie pour respirer…
Le fil de la vie
Sa générosité n’avait d’égale que sa simplicité, il savait conter les mille merveilles de ses voyages, de la vie, un roman oral où l’amour universel et sa philosophie du devoir, de la responsabilité, de notre place dans l’univers lui donnait le statut de savant même si certains se moquaient de lui… la moquerie l’arme stupide des ignorants … Lui continua sa route simplement fort de ses convictions…
Le fil de ta vie…
Avant de partir, je lui ai tenu la main, dans la tendresse d’un amour où le respect et la fierté s’allient à l’humilité de l’échange…
Tu parlais de la vie éternelle en parlant de nous, tes enfants, je t’ai compris,
je suis le fil de ta vie, papa,
merci .