Ô raison
Maître Moi admirant la courbe de ses ventes, un verre à la main de son meilleur vin, eut une idée qu’il jugea encore lumineuse : « Et si je faisais moi-même mon oraison funéraire ! »
Prestement il prit son stylo-plume et se liquéfia en ces mots :
« Saison, jour, seconde, soleil de notre terre, savant de la vie, savant de l’ombre et de la pluie, ô divinité de la pensée, constructeur de nos cultures, moissonneur de nos saveurs… » Maître Moi s’arrête, souris, satisfait et donne ordre de lire cette oraison le jour de son enterrement ! En ce jour glorieux un orage effroyable décrocha un éclair terrible qui s’abattit sur maître Moi, histoire de caresser de très très près son ego flamboyant !
On put lire sur sa pierre tombale :
Ci-gît le Roi de la Liqueur, foudroyé en l’an 2052 par une courte maladie : son humour ravageur !