VIVRE A TOMBEAU OUVERT
Il y a longtemps que je ne joue plus à saute-mouton, ne folâtre plus dans les pissenlits, ne fantasme plus dans les cieux des marelles imaginaires et ne caracole plus sur les flancs du Mont Blanc… Cela fait treize ans que que je suis tombée malade, que mes jours et mes nuits ne sont pas de longs fleuves tranquilles… Vivre à fond ? Arrêtez tout ? Quoi ? Mes cannes sans moteur, assurent à deux à l’heure, ma marche bancale… Pour ce qui me reste à survire, je reste précautionneuse et porte le masque car lors d’un croisement, une femme a toussé à deux pas de moi, j’ai bien compris qu’il fallait que je prenne soin de moi !… Cette covid19, je n’en veux pas chez moi, j’ai bien assez à faire avec mes salopiottes de maladies autoimmunes, alors prendre soin de moi, n’est pas un combat mais une nécessité, olé et sans gouttelettes. Hé oui je me confine, oui je porte le masque, oui j’ai peur pour les gens que j’aime, – hélas la peur n’a pas évité le danger – oui fragile il faut se protéger : je le suis et le fond, je ne suis pas pressée de le toucher… même s’il m’est arrivé de l’entrevoir, lors de journées et de nuits de grandes douleurs…