FACE A FACE FACE A MOI
J’ai cherché dans des contrés, des villages et des visages, j’ai ouvert des portes des cœurs des frontières de mille manières dans tout l’univers, assise debout à genoux, j’ai prié des dieux j’ai crié aux cieux et je n’ai point vu d’Homme sans peur, sans reproche et sans crainte, le soir de leur départ… Si j’ai vu des hommes des fats des orgueilleux des précieux engrossés de grands discours, l’âme au panthéon de leurs prétentions à se croire plus forts que moi, c’est que ceux là jouaient avec la vie des autres, l’immonde au cœur de leurs entrailles…
Les hommes ont peur de moi, ce qui est bien naturel, je suis la mort, alors s’ils en sont venus à inventer des dieux, pour mieux me domestiquer, je les comprends. Mais je ne suis pas un animal de compagnie même si beaucoup vivent avec moi, la peur au ventre toute leur vie.
Me faire face, n’est pas facile, et la question bien innocente, quand on est loin du soir de son grand départ, « pourquoi avoir peur de la mort » laisse supposer une inconscience salvatrice, salutaire, mais bien illusoire.
Si la peur de moi se cache en sourdine comme une voleuse, elle ne retire rien à ma réalité qu’il faudra assumer chacun avec ce qui lui appartient, son courage sa force ou sa croyance, à chacun selon ses moyens. Si la peur n’évite pas le danger, le mensonge ne change pas la réalité, je ne suis pas une voleuse, je ne suis pas une épreuve, je suis une fin et face à moi chacun laisse son bien le plus précieux : la vie !
7 mars 2014